Carton Rose au Nirvana - ACTE 1
Rubriques
Liens
Home
| Album-Photo
| Contact
CARTON ROSE AU NIRVANA - ACTE 1
TITRE: Les Merveilleux voyages de Roberto et Miss Maryl
Dans :
« Carton rose au Nirvana»
78-ième épisode
Personnages :
ROBERTO
DOCTEUR BRUNO ET MISTER LOÏC
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
MADEMOISELLE COLOMBE
MISS MARYL
(Sous les traits de Butterfly Girl)
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE
SYLVESTRE LE FACTEUR
(Sous les traits de Lucienne Sylvestrine)
Lieu : Salon de thé “ La Mezzanine ” (Montpellier / France)
Genre : comédie
Auteur : Emilien Casali
EPISODE 78 : « Carton rose au Nirvana » (2012) (Pièce illustrée)
Les épisodes 67 à 78 (Tome 14) sont extraits de la série intégrale 3 « Les Merveilleux Voyages de Roberto et Miss Maryl » comprenant 95 épisodes.
La pièce intégrale « Carton Rose au Nirvana » est le titre de l’épisode 8 – série 14) issu de la mini-série théâtrale « LE CLUB DES COMPAGNONS BALLADINS » qui regroupe 8 pièces de théâtre écrites entre 2011 et 2012
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques)
AUTEUR : Emilien CASALI
Email : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://compballadins.populus.ch/
Tous mes remerciements à Madame Rodica calota et ses élèves qui ont participé au concours de dessins - FIN AUTOMNE 2012 (entre le 1 et le 16 décembre 2012)
PROLOGUE
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, DOCTEUR BRUNO
Cette histoire se déroule au milieu de l’été par une chaleur accablante dans la rue de l’aiguillerie, ancienne rue étroite et sinueuse située en plein cœur de Montpellier (Midi de la France)…
L’action se déroule à l’intérieur du salon de thé « La Mezzanine » situé en haut de la côte de l’aiguillerie (pente de 8 à 9 degrés)
Un tapis oriental recouvre une bonne partie du salon au centre duquel reposent deux tables basses entourées de fauteuils et canapés bergères et de poufs orientaux…
Un bar est placé à l’entrée (côté cour) devant lequel sont placés deux tabourets en fer forgés…
Un piano est placé à côté du bar près duquel repose une guitare…
Le salon est surplombé d’une mezzanine qui fait office de balcon (avec escalier en colimaçon) sur laquelle sont placés les trois
personnages suivants :
Roberto (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord…
Miss Maryl (pensive) se tient debout sur la mezzanine (côté cour / côté droit), ses deux coudes placés sur le rebord, celle-ci porte un pendentif (fleur de lotus) en corne de yack…
Mademoiselle colombe (placée au centre) est assise sur le rebord de la mezzanine, laquelle bat des ailes de temps à autre…
Le silence règne à l’intérieur du salon…
Docteur Bruno (placé derrière le bar) lit une bande dessinée…
Le Comte de la Bouche-En-Biais entre rapidement dans le salon de thé avec sa canne à la main, vêtu de son traditionnel peignoir marron ; le comte fait des va et vient dans la pièce (très agité), scrutant à droite et à gauche, puis il jette un coup d’œil par la fenêtre…
DOCTEUR BRUNO (placé derrière le bar), les yeux collés sur sa bande dessinée
Je peux peut-être vous aider ?!
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, jette un coup d’œil par la fenêtre
Un instant...
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
« La Mezzanine » est le seul établissement de la rue de l’aiguillerie dont les portes restent ouvertes un dimanche. (Un silence) Asseyez-vous, vous ne payerez pas plus cher.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, regarde par la fenêtre
Je vérifie quelque chose… (Se parlant à lui-même) Je m’assure que l’autre dingo ne traîne plus dans les parages.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Mes fauteuils bergères sont très relaxants. Mettez-vous à l’aise !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, fait le va et vient entre la fenêtre et le salon, sa canne à la main
Je passai dans le coin par hasard.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Comme quoi le hasard fait bien les choses. Bienvenue au club, cher Monsieur !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, fait le va et vient entre la fenêtre et le salon, sa canne à la main
Je n’ai pas l’intention de rester.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
C’est ce que tout le monde me dit.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, regarde par la fenêtre
J’ai un train à prendre à 20 heures.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Les gens qui rentrent ici ne repartent plus.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, regarde par la fenêtre
Un instant, je vous prie. (Puis il se parle à lui-même) Je me demande ce que ce dingo vient faire à Montpellier !? (Un silence) Pourvu qu’il ne m’ait pas reconnu en bas de la côte. (Un silence)
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Café… chocolat… thé… ou jus de mangue bio ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, les yeux toujours collés sur la vitre
Ni l’un ni l’autre. (Puis il fait un bond en arrière) Passe ton chemin, coquin, je t’ai assez vu comme ça ! Je n’aurai jamais dû m’aventurer dans cette ruelle.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Quand vous serez décidé, faites-moi signe ! Je ne suis pas pressé, mais alors pas du tout pressé !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, les yeux toujours collés sur la vitre, se parlant à lui-même
Zut alors ! Je suis bloqué ici.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Dans notre salon de thé, nous prenons le temps de vivre, de penser et d’aimer la vie. Nous vivons chaque instant comme une tranche de vie irréelle.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, s’approche rapidement du bar, sa canne à la main
Pour ma part, le temps m’est compté ! Donnez-moi rapidement une chambre !
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Je ne loue pas de chambre.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main
Pour quelques heures seulement… le temps de faire un petit somme. (Un temps) J’ai laissé pas mal de plumes en gravissant la côte de l’aiguillerie, voyez-vous…
DOCTEUR BRUNO, dépose sa bande dessinée sur le bar
Je comprends que vous ayez besoin de repos après pareil exploit, c’est pourquoi j’autorise monsieur à s’allonger sur mon grand tapis volant qui vous conduira tout droit au Nirvana.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
C’est d’un lit bien douillet dont j’ai besoin et non d’une paillasse. Indiquez-moi ma chambre. Et que ça saute !
DOCTEUR BRUNO, consulte son téléphone portable
Il vous faut prendre du bon temps. Puis-je vous proposer une tasse de thé avant de reprendre votre voyage ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Servez-moi plutôt un petit rosé bien frais.
DOCTEUR BRUNO, se saisit d’une théière
Il n’y a pas de boissons alcoolisées chez nous.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Vous voulez dire « chez moi » en parlant de « chez vous ».
DOCTEUR BRUNO, place une boule de thé dans la théière
Je préfère dire « chez nous » plutôt que de dire « chez moi ».
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
En dehors de vous, je ne vois personne d’autre que moi.
DOCTEUR BRUNO, verse de l’eau chaude dans la théière
Mon double et moi faisons équipe ensemble pour la plus grande joie de notre clientèle.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, regarde par la fenêtre
Vous êtes un peu comme les gaufrettes Twinx « deux doigts coupe-faim » !
DOCTEUR BRUNO, consulte son téléphone portable
Je suis persuadé que vous allez bien vous entendre avec lui.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, regarde par la fenêtre
En dehors de votre salon, n’auriez-vous pas un lieu plus discret à me proposer?... pour quelques heures seulement.
DOCTEUR BRUNO, son téléphone portable à la main
Puis-je suggérer à Monsieur notre Water Zen Closet ? Un endroit dépaysant.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, se parlant à lui-même
Beaucoup trop étroit à mon goût !
DOCTEUR BRUNO, dépose son portable sur le bar
Prenez place sur le tapis en attendant l’arrivée de Mister Loïc. Ce dernier va trouver une solution pour vous.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Mister Loïc ?
DOCTEUR BRUNO
« Deux doigts coupe-faim » !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Votre double commence à se faire désirer, ce qui a pour effet de me déplaire.
DOCTEUR BRUNO, le prend par le bras et l’entraîne vers le fauteuil
Il arrive, ce n’est qu’une question de minute. Aujourd’hui, mon double est en retard, ce dernier a été retenu par une jolie colombe qui ne cesse de lui faire les yeux doux. (Il prend le Comte par le bras et l’entraîne vers un fauteuil) Et maintenant, Monsieur va me faire le plaisir de déguster ce thé maison que j’ai concocté tout spécialement pour lui à base de jasmin afin d’éliminer toutes ses graisses.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Que me chantez-vous là ?
DOCTEUR BRUNO, se saisit de la théière
Vous profiterez de votre passage à la Mezzanine pour soigner votre ligne. Je vous soupçonne de manger trop d’aliments carnassiers.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
A quoi voyez-vous cela ?
DOCTEUR BRUNO, se déplace vers une table basse du salon la théière à la main
A votre esprit agité. Je vous conseille de diminuer la viande et de reconsidérer votre hygiène alimentaire. (Il dépose la théière sur la table basse)
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Vous ne servez pas de Champinelle dans votre établissement ?
DOCTEUR BRUNO, se saisit d’une tasse de thé
Vous voulez sans doute parler de ce fameux cru régional qui fait la renommée du Languedoc Roussillon ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Au siècle dernier, j’en dégustais à gogo à « Maison-Du-Bois Doré ».
DOCTEUR BRUNO, dépose la tasse de thé sur la table basse
Vous devez mettre un frein à l’alcool.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Vous plaisantez, jeune homme ! Je ne pourrai jamais me passer d’un bon verre de vin à table… ainsi que de bonne chair.
DOCTEUR BRUNO, consulte son téléphone portable
Il en va de votre équilibre mental. Mais j’y pense… Monsieur ne s’est toujours pas présenté.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Christophe Rodolphe David Miguel Andreï Bogdan Charles Henri René Christian Bernard Ange de la Bouche-En-Biais… Comte de Maison-du-Bois- Doré.
DOCTEUR BRUNO, salue le Comte en lui faisant une courbette
Docteur Bruno ! Mes hommages à tous les membres de votre famille ! Prenez place, Monsieur le Comte, le thé est infusé !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Il s’agit de tous mes prénoms patronymiques.
DOCTEUR BRUNO, se saisit de la théière
12 doigts coupe-faim !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Une sacrée collection en effet.
DOCTEUR BRUNO, se saisit de la théière
Un double, ça va, mais douze, bonjour les dégâts !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, s’affale sur un fauteuil, sa canne à la main
Oui mais, contrairement au vôtre, les miens ne s’absente jamais pour les beaux yeux d’une colombe. Jour et nuit, ils s’agrippent à moi comme des méduses. J’aimerais pouvoir m’en extraire de temps à autre… seulement voilà, ils sont tenaces.
DOCTEUR BRUNO, sert le thé
Un fardeau dont on ne se sépare jamais, hélas.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main
Votre double n’arrive toujours pas.
DOCTEUR BRUNO, dépose son téléphone portable sur le bar
Il ne va pas tarder… je viens justement de recevoir un message de sa part.
FIN DU PROLOGUE
ACTE 1 / SCENE 1
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, SYLVESTRE, DOCTEUR BRUNO
Docteur Bruno s’est replacé au bar et poursuit la lecture de sa bande dessinée…
Le Comte déguste sa tasse de thé…
Sylvestre entre dans le salon de thé, il est coiffé d’une casquette jaune et porte un sac à dos…
SYLVESTRE (accent du midi)
Bonjour, bonjour, mon petit monsieur ! (Il se déplace jusqu’au bar) Quelle chaleur, aujourd’hui !
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Monsieur désire boire quelque chose ?
SYLVESTRE (accent du midi)
Servez-moi un petit rosé bien frais.
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Nous ne servons pas de « Champinelle » à la Mezzanine ! Je peux vous proposer un thé de ma composition à la place.
SYLVESTRE (accent du midi)
Un coca plutôt !
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur sa bande dessinée
Je n’ai pas de soda non plus.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, se lève rapidement de son fauteuil en agitant sa canne
Qui va là ? En joug !
SYLVESTRE (accent du midi)
Ça par exemple ! Ne me dites pas que Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais s’est téléporté jusqu’à Montpellier ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Et moi qui espérais ne jamais plus croiser Monsieur Sylvestre le facteur sur mon chemin.
SYLVESTRE (accent du midi)
Ex facteur !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Pour moi, vous resterez éternellement le facteur de Maison-Du-Bois Doré avec qui je prenais plaisir à déguster du Champinelle. Tout cela est de l’histoire ancienne à présent !
SYLVESTRE (accent du midi), lui fait une courbette
La vie est belle, Majesté ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Cela ne me dit toujours pas ce que vous faites ici ?
SYLVESTRE (accent du midi)
Je flânais gentiment dans les ruelles de Montpellier jusqu’à ce que je tombe nez à nez avec vous.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Vous passiez par là par hasard ! C’est cela, continuez de vous moquer de moi !
SYLVESTRE (accent du midi)
Quel bonheur de vous retrouver sur notre terre de prédilection, monsieur le Comte !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, le tient en joug avec sa canne
Pas un geste, Dingo !
SYLVESTRE (accent du midi), lève les bras en l’air
Tranquille ! J’ai bien le droit d’être en vacances à Montpellier, moi aussi.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, le tient en joug avec sa canne
J’ignorais que vous utilisiez vos vacances pour m’espionner.
SYLVESTRE (accent du midi), les bras en l’air
Vous êtes parti en coup de vent l’autre jour. Je n’ai pas eu le temps de vous saluer.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, menace Sylvestre avec sa canne
Je ne tenais pas spécialement à vous rencontrer.
SYLVESTRE (accent du midi)
Allez, allez, avouez que vous m’évitez depuis l’hiver dernier !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, menace Sylvestre avec sa canne
Je n’avouerai rien du tout.
SYLVESTRE (accent du midi)
Et moi qui pensais que nous étions amis pour la vie.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Il ne faut pas exagérer, Sylvestre, ce n’est pas par ce que nous avons fait un tour du monde ensemble que nous sommes enchaînés l’un à l’autre pour le restant de nos jours. (Il tient en joug Sylvestre avec sa canne) Restez à distance, je vous prie !
SYLVESTRE (accent du midi)
Vous reniez vos amis de longues dates, c’est bien ça ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
J’ai suffisamment vu votre tronche pour aujourd'hui. Sortez immédiatement !
SYLVESTRE (accent du midi)
J’en connais deux qui vont très être déçus de l’apprendre.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je ne vois vraiment pas de qui vous voulez parler ?!
SYLVESTRE (accent du midi), repousse délicatement la canne avec un doigt
Mon petit doigt me dit que Roberto et Miss Maryl ne vont pas tarder à faire leur grand retour en Languedoc.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je suis très content pour eux. (Il lui indique la sortie avec sa canne) Et maintenant, allez voir voir ailleurs si j’y suis ! Je souhaiterais boire mon thé tranquillement.
SYLVESTRE (accent du midi)
Je ne vous dérangerai pas longtemps. C’est promis !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, le menace avec sa canne
Que voulez-vous exactement, Monsieur Sylvestre ?
SYLVESTRE (accent du midi)
La même chose que vous, Monsieur le Comte. Moi aussi, j’aspire à l’harmonie ici-bas.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, le menace avec sa canne
Expliquez-vous. Qu’on en finisse !
SYLVESTRE (accent du midi), repousse délicatement la canne avec un doigt
Figurez-vous que depuis quelques mois, je me farcis des attentes interminables dans le hall des aéroports internationaux. Résultat : je perds un temps fou pour me déplacer d’un bout à l’autre du monde.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
C’est votre problème.
SYLVESTRE (accent du midi), repousse délicatement la canne avec un doigt
Vous possédez sur vous un objet qui m’intéresse.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ?
SYLVESTRE (accent du midi)
Mais si, mais si ! Faites un peu travailler votre mémoire.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Il doit sûrement y avoir un malentendu !? N’insistez pas !
SYLVESTRE (accent du midi)
Le Micro-Téléportateur-Véhiculaire m’appartient également. Sans lui, ma vie marche au ralenti.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je n’ai pas de M-T-V sur moi. (Il lui indique la sortie avec sa canne) Passe ton chemin, Dingo !
SYLVESTRE (accent du midi), le saisit par le col
Tu me traites encore une fois de dingo et je te mords l’oreille !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je ne sais pas ce qui me retient de vous botter les fesses ?
SYLVESTRE (accent du midi), le saisit par le col
Vous n’oserai pas.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, le repousse délicatement avec une main
Contentons-nous d’un match nul pour le moment. (Il lui indique la sortie avec sa canne) Adieu, facteur !
SYLVESTRE (accent du midi), le saisit par le col
Vous ne vous en sortirez pas comme ça, Monsieur le Comte. (Il sort)
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Qu’à cela ne tienne !
DOCTEUR BRUNO, toujours placé derrière le bar, le livre à la main
Un problème, Monsieur le Comte ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, se rassoit sur le fauteuil et se saisit de sa tasse
Ce n’est rien, Docteur Bruno… il s’agissait juste d’une ancienne relation que je ne pensais plus revoir de sitôt.
DOCTEUR BRUNO
Monsieur le Comte apprécie-t-il mon infusion ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, se lève
Fameuse !
DOCTEUR BRUNO, consulte son téléphone portable
En dehors du jasmin, je me suis permis d’ajouter quelques herbes douces sensées rééquilibrer votre psychique mental.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, rentre dans les toilettes
Je commence à me sentir très léger.
DOCTEUR BRUNO, consulte son téléphone portable
C’est bon signe, Monsieur le Comte !
FIN DE LA SCENE 1
ACTE 1 / SCENE 2
DOCTEUR BRUNO, DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, entre dans le salon avec un sifflet en pendentif qu’elle fait retentir, une bouteille de rosée dépasse de sa poche
Que personne ne bouge ! (Elle observe à droite et à gauche)
DOCTEUR BRUNO, les yeux collés sur son portable
Que puis-je pour vous, Madame ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), sort un carton rose de sa poche
Détective Flémentine Cossard de la Farnienterie !
DOCTEUR BRUNO
Trois doigts coupe-faim !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), son carton rose à la main
Je me réveille à l’instant. (Elle baille)
DOCTEUR BRUNO, se saisit d’une tasse
J’ai l’infusion qu’il vous faut !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), son carton rose à la main qu’elle agite
Cet après-midi, je ne suis point d’humeur à blaguer, Docteur Bruno. J’enquête sur le vol de la cloche de l’église Saint-Denis. Le suspect a été aperçu dans la rue de l’aiguillerie s’enfuyant à toute allure dans votre direction.
DOCTEUR BRUNO, fait infuser du thé dans la tasse
Avez-vous son signalement ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), range son carton rose dans sa poche
Nous pensons qu’il pourrait s’agir d’un clandestin fraîchement arrivé de l’étranger, reconnaissable à son peignoir marron. Ce dernier n’est recensé sur aucune liste des douanes.
DOCTEUR BRUNO, infuse le thé
Il s’est peut-être téléporté jusqu’en France sans franchir nécessairement la frontière ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche),
C’est cela même, oui. (Elle baille) Et moi, je suis Super X-Girl… j’ai le pouvoir de me transformer en menthe religieuse et d’endormir tous les hommes qui croisent mon chemin.
DOCTEUR BRUNO, lui propose la tasse de thé
Votre infusion est servie, Madame le détective. Elle est à base d’herbes douces ! Vous allez m’en donner des nouvelles !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, se saisit de sa bouteille de rosée
Avec cette chaleur, c’est plutôt de Champinelle dont j’ai besoin. (Elle débouche la bouteille et boit une gorgée) Connaissez-vous la peine à encourir, Docteur Bruno, pour tout citoyen qui cache un clandestin chez lui ? (Puis elle range la bouteille dans sa poche)
DOCTEUR BRUNO
Cet homme n’est pas là.
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE
Si vous l’apercevez, faites-moi signe !
DOCTEUR BRUNO
J’y penserai, Madame le Détective. (Il se saisit du téléphone portable)
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE
Aux termes de la loi, tout citoyen ayant connaissance d'un acte criminel doit être tenu de signaler l'infraction au représentant de l’ordre social. (Elle sort)
Docteur Bruno dépose son téléphone portable sur le bar et rentre dans la cuisine…
FIN DE LA SCENE 2
ACTE 1 / SCENE 3
ROBERTO, MISS MARYL, MADEMOISELLE COLOMBE
La scène se déroule à présent sur la mezzanine qui fait office de balcon sur laquelle sont placés les trois personnages suivants :
Roberto (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord…
Miss Maryl (pensive) se tient debout sur la mezzanine (côté cour / côté droit), ses deux coudes placés sur le rebord, celle-ci porte un pendentif (fleur de lotus) en corne de yack…
Mademoiselle colombe (placée au centre) est assise sur le rebord de la mezzanine, laquelle bat des ailes de temps à autre…
MADEMOISELLE COLOMBE, placé au centre, assise sur le rebord de la mezzanine, bat des ailes
Et si on allait prendre un peu l‘air, Roberto ?
MISS MARYL, se tenant debout sur la mezzanine (côté cour / côté droit)
Tu sais très bien que Roberto a l’esprit ailleurs, jolie colombe et qu’il te sera difficile de le déloger de la mezzanine.
MADEMOISELLE COLOMBE, placée au centre, assise sur le rebord de la mezzanine, bat des ailes
Je m’ennuie un peu.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Ne compte pas sur moi, ma belle, pour te tenir la chandelle en attendant l’arrivée de ton amoureux.
MADEMOISELLE COLOMBE, placée au centre, assise sur le rebord de la mezzanine, bat des ailes
Quant à lui, je me demande ce qu’il peut bien faire encore ? (Elle montre le poing) Cette fois-ci, il n’a pas intérêt de manquer notre rendez-vous.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Tu as entendu ce qu’a dit Docteur Bruno tout à l’heure… il arrive.
MADEMOISELLE COLOMBE, placée au centre, assise sur le rebord de la mezzanine, le poing serré
Il n’arrive jamais à l’heure.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Un peu de patience, ma fille.
MADEMOISELLE COLOMBE, placée au centre, assise sur le rebord de la mezzanine, le poing serré
Il va me rendre folle !
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
On ne va pas tarder à retourner à Maison-Du-Bois Doré, Roberto.
MADEMOISELLE COLOMBE, se déplace sur la mezzanine
Vous n’êtes pas prête de rentrer à la maison, Miss Maryl, Monsieur a la tête ailleurs.
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
Il n’est pas dans l’obligation d’attendre quelqu’un. Vous voulez bien lâcher ce portable deux minutes, Roberto.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
J’achève le chapitre 9 de mes mémoires et je suis à vous, les filles.
MADEMOISELLE COLOMBE, se déplace sur la mezzanine
Mon petit doigt me dit que Roberto a prévu un autre plan pour vous, aujourd’hui.
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
Ça fait trois jours qu’on ne découche pas d’ici.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Allez-y sans moi, Miss Maryl ! J’ai encore pas mal de travail sur la planche. Je vous rejoindrai là-bas en soirée.
MADEMOISELLE COLOMBE se déplace sur la mezzanine
C’est trop cool ! Je vais pouvoir rester en tête à tête avec lui.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
J’ai besoin de concentration pour écrire.
MADEMOISELLE COLOMBE, se déplace sur la mezzanine
Tu me chasses d’ici, c’est bien ça ? Tu ne veux plus de moi ?
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
En ce moment, Monsieur Roberto ne veut plus voir personne en dehors de ses copains.
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Ne dites pas n’importe quoi, voyons ! Je me plais beaucoup en votre compagnie.
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
C’est pour cette raison que vous êtes toujours fourré à la Mezzanine.
MADEMOISELLE COLOMBE, se déplace sur la mezzanine
Quand on y rentre, on n’en sort plus. Et j’en sais quelque chose ! Maintenant que j’ai fait sa connaissance, il n’est plus question de m’en aller d’ici.
MISS MARYL, se déplace sur la mezzanine
Ce n’est pas la peine de me faire un dessin, cocotte, j’avais remarqué. Bon, ben, je vous laisse, les enfants… je retourne à l’auberge de la Licorne. (Elle sort)
MADEMOISELLE COLOMBE, s’approche de Roberto et pose une aile sur son épaule
Tu n’as pas l’intention de m’abandonner toi aussi ?
ROBERTO (qui porte un chapeau noir sur la tête) se tient debout sur la mezzanine (côté jardin / côté gauche), les yeux collés sur l’écran de son ordinateur portable placé sur le rebord
Jusqu’à preuve du contraire, c’est toi qui nous as lâchés pour un beau damoiseau.
MADEMOISELLE COLOMBE, s’approche de Roberto et pose une aile sur son épaule
Oui, mais lui, c’est différent… c’est mon porte-bonheur ! J’adore le voir gesticuler comme une libellule avec son plateau à la main. Il me rend folle, folle, folle !
FIN DE LA SCENE 3
ACTE 1 / SCENE 4
MISTER LOÏC / MADEMOISELLE COLOMBE
L’action se déroule dans le salon à présent…
La tasse de thé destinée au détective repose toujours sur le bar…
Le téléphone portable laisse échapper une fumée rose qui se répand dans la pièce d’où jaillit Mister Loïc qui se place derrière le piano pour jouer un air de musique…
MADEMOISELLE COLOMBE, descend de la mezzanine (escalier en colimaçon)
en dansant, puis se place dans le dos de Mister Loïc
Coucou, c’est moi !
Mister Loïc poursuit son air de musique au piano…
MADEMOISELLE COLOMBE, toujours placée dans le dos de Mister Loïc
Devine qui est là ?
MISTER LOÏC, s’arrête de jouer
Je t’ai reconnu, Petite Marie !
MADEMOISELLE COLOMBE, toujours placée dans le dos de Mister Loïc
Perdu !
MISTER LOÏC
Nawel ! (Puis il rejoue son air de musique au piano)
MADEMOISELLE COLOMBE, toujours placée dans le dos de Mister Loïc, interloquée
Qui est cette fille ?... d’où sort-elle ?... je ne me rappelle pas l’avoir croisée à la mezzanine !?
MISTER LOÏC, s’arrête de jouer de la musique
Ah ! C’est toi, ma jolie colombe ! (Il se lève)
MADEMOISELLE COLOMBE
J’ai quelque chose d’important à te demander, Mister Loïc.
MISTER LOÏC, se dirige rapidement vers le bar et se saisit d’un plateau
Excuse-moi, bébé… mais il faut que je débarrasse la table… on en reparle tout à l’heure si tu veux bien. (Il se dirige vers la table basse avec son plateau qu’il débarrasse)
MADEMOISELLE COLOMBE, se saisit de la guitare pour pousser une
complainte à haute voix
« Mais qui est cette fille qui me fait de l’ombre ce soir ? »
MISTER LOÏC, danse et chante avec le plateau à la main
« C’est une douce fille de rêve ! »
MADEMOISELLE COLOMBE, joue de la guitare en poussant sa complainte à haute voix
« Mais que vient faire cette fille dans cette histoire ? »
MISTER LOÏC, danse et chante avec le plateau à la main
« Ce qui n’est pas pour me déplaire ! »
MADEMOISELLE COLOMBE, joue de la guitare en poussant sa complainte à haute voix
« Mais enfin, de plus que moi, que peut-elle avoir ?
MISTER LOÏC, se dirige vers le bar en dansant
« Une belle âme remplie de mystère ! »
MADEMOISELLE COLOMBE, joue de la guitare en poussant sa complainte à haute voix
« Mais encore, quels sont ses autres pouvoirs ?
MISTER LOÏC, débarrasse le plateau
« Un sourire flamboyant, pur et clair ! »
MADEMOISELLE COLOMBE, joue de la guitare en poussant sa complainte à haute voix
« Ces attributs, j’étais la seule à les avoir. »
MISTER LOÏC, place le plateau sur la tête et danse
« Avec elle, je respire le grand air ! »
FIN DE LA SCENE 4
ACTE 1 / SCENE 5
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), MISTER LOÏC, MADEMOISELLE COLOMBE
Mademoiselle la colombe continue de jouer de la guitare et Mister Loïc danse avec le plateau sur la tête…
La tasse de thé destinée au détective repose toujours sur le bar…
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), descend de la mezzanine (escalier en colimaçon)
Salut tout le monde !
MISTER LOÏC, qui danse avec le plateau sur la tête
Monsieur Roberto a fini ses mémoires ?
ROBERTO (chapeau noir sur la tête)
Avec tous ces gémissements, j’ai du mal à me concentrer pour écrire.
MISTER LOÏC, qui danse avec le plateau sur la tête
L’inspiration finira bien par venir, mon ami… Prends tout ton temps… « Rien ne sert de courir...
ROBERTO (chapeau noir sur la tête)
« Il faut partir à point ! » (Un temps) Néanmoins, je pense rentrer ce soir à l’Auberge de la Licorne afin d’achever le chapitre 9.
MISTER LOÏC, se dirige vers le bar et dépose le plateau
Tu peux passer la nuit ici si tu veux.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête)
Miss Maryl compte sur moi pour ne pas rentrer trop tard.
MISTER LOÏC, lui tend la tasse de thé qui reposait sur le bar
Avant de partir, tu vas me faire le plaisir de déguster cette infusion que t’a gentiment préparé Docteur Bruno. (Puis il se saisit du plateau et grimpe sur la mezzanine) A tout de suite !
MADEMOISELLE COLOMBE, dépose la guitare près du piano et se dirige vers Roberto
Il faut absolument que je te parle, Roberto.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), regarde par la fenêtre, tout en dégustant sa tasse de thé
Quoi encore ?
MADEMOISELLE COLOMBE
J’ai un problème.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), se déplace dans le salon, sa tasse de thé à la main
Je m’en doutais.
MADEMOISELLE COLOMBE
J’ai besoin de ton aide !
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), se déplace dans le salon, sa tasse de thé à la main
Débrouille-toi.
MADEMOISELLE COLOMBE
Je t’en conjure, écoute-moi !
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), se déplace dans le salon, sa tasse de thé à la main
Je ne veux rien savoir.
MADEMOISELLE COLOMBE
Ne m’abandonne pas ! Je suis perdue !
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
Dans quelle galère t’es-tu encore fourrée, ma fille ?
MADEMOISELLE COLOMBE
C’est au sujet de mon beau damoiseau.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main, Mademoiselle colombe agrippée à sa jambe
Encore toutes mes félicitations, ma fille !
MADEMOISELLE COLOMBE, qui pleurniche
Cette histoire me rend folle !
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main, aide Mademoiselle colombe à se relever
Allons, sèche tes larmes !
MADEMOISELLE COLOMBE, qui pleurniche
Tu n’imagines pas à quel point je suis désespérée ! (Elle sort un mouchoir de sa poche) Je voudrais mourir.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
C’est si grave que ça ?
MADEMOISELLE COLOMBE, le mouchoir à la main, pleurniche
Mister Loïc m’a lâché comme une vulgaire chaussette. Il est tombé raide dingue d’une autre gazelle.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
En es-tu certaine ?
MADEMOISELLE COLOMBE, le mouchoir à la main, pleurniche
J’ai des doutes.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
Tu ne peux rien affirmer sans preuve.
MADEMOISELLE COLOMBE, le mouchoir à la main, pleurniche
Tôt ou tard, je le prendrai les mains dans le sac.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
Ce jeune homme ne t’avait rien demandé au départ, c’est toi qui as insisté lourdement pour qu’il t’accorde une valse.
MADEMOISELLE COLOMBE, le mouchoir à la main, pleurniche
Au premier regard, j’ai craqué pour lui.
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), sa tasse de thé à la main
Ce soir-là, tu étais un peu pompette.
MADEMOISELLE COLOMBE, le mouchoir à la main, pleurniche
J’ai les boules… rien que d’y penser. (Elle se blottit dans les bras de Roberto)
ROBERTO (chapeau noir sur la tête), la colombe blottie dans ses bras
C’est juste une crise passagère. Ne t’inquiète pas, ma colombe… Quelque chose me dit que tout va s'arranger dans les prochaines heures… et que Mister Loïc te reviendra aussi doux qu’un agneau.
MADEMOISELLE COLOMBE, blottie contre Roberto, sert le poing
Il ne m'échappera plus la prochaine fois!… il aura tout intérêt à se tenir à carreau. Je n’ai rien à perdre ! Je ferai tout pour le garder auprès de moi !
Après quoi, Mademoiselle colombe se dirige vers le piano pour jouer un air de musique…
Roberto se dirige vers le bar et s’assoit sur un tabouret…
FIN DE LA SCENE 5
ACTE 1 / SCENE 6
ROBERTO, MISTER LOÏC, LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, MADEMOISELLE COLOMBE
La nuit tombe peu à peu… il est 21 heures environ…
MISTER LOÏC, descend de la mezzanine (escalier en colimaçon) avec son plateau à la main et se dirige vers le bar
Ton ami de longue date est ici, Roberto.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Qui ? Que ? Quoi ? Où ça ?
MISTER LOÏC
Il parait qu’il est recherché par la police !?
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Comment ça ?
MISTER LOÏC, prépare une infusion
Monsieur le Comte médite gentiment au Water Zen Closed.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
C’est quoi ce délire ?
MISTER LOÏC, prépare une infusion
Tout à l’heure, en arrivant chez nous, il semblait très agité du bocal, alors le Doc lui a proposé d’aller se relaxer dans le water.
MADEMOISELLE COLOMBE, s’adresse à Loïc
J’ai quelque chose à te demander, Mister Loïc.
MISTER LOÏC, prépare une infusion
Tout à l’heure, ma colombe.
MADEMOISELLE COLOMBE, quitte les lieux en claquant la porte
Puisque c’est comme ça, je m’en vais !
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Attends voir un instant… tu es en train de me dire que Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais se trouve en ce moment à la mezzanine…
MISTER LOÏC, prépare une infusion
Nous parlons bien du même homme.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sort rapidement du Water Zen Closed, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Christophe Rodolphe David Miguel Andreï Bogdan Charles Henri René Christian Bernard Ange de la Bouche-En-Biais… Comte de Maison-du-Bois- Doré.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Christophe Rodolphe « et j’en passe » ! Quelle surprise !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Puis-je savoir ce que vous faites là, Roberto ?
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Cet été, j’ai décidé de prendre un bon bol d’air frais à Montpellier.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Comme c’est étonnant ! Moi aussi !
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Comment se fait-il que vous ne soyez pas resté au château de Chenonceau ? Le cadre était magnifique, pourtant.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Dans le Cher, je ne me sentais pas vraiment comme chez moi. Je préfère l’Hérault à la Loire… question de racine, comprenez-vous ? J’aime me retrouver parmi les miens. J’aime sentir l’odeur des pins du midi de la France et renifler l’iode de la méditerranée. Cela vous pose-t-il un problème ?
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Pas le moins du monde. Monsieur le Comte est libre de vaquer où bon lui semble au gré de sa fantaisie.
MISTER LOÏC, lui tend une tasse de thé
Votre infusion est prête, Monsieur le Comte.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, se saisit de la tasse de thé
Je présume que vous êtes Mister Loïc. Enchanté de faire votre connaissance !
MISTER LOÏC
Vous avez entendu parler de moi, Monsieur le Comte ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, la tasse de thé à la main
Votre double ne tarit pas d’éloge sur vous. « Deux doigts coupe-faim ! »
MISTER LOÏC
Si Votre Majesté veut bien m’excuser… je dois me rendre en cuisine pour malaxer des concombres afin de préparer une délicieuse soupe glacée qui va faire siffler vos papilles… vous allez vous régaler ! (Puis il s’éclipse dans la cuisine en dansant)
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, la tasse de thé à la main
Peu importe que le bouillon soit chaud ou glacé, ce qui compte, c’est le fumet des herbes douces qui vous enivrent l’esprit !
FIN DE LA SCENE 6
ACTE 1 / SCENE 7
ROBERTO, MISTER LOÏC, LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, la tasse de thé à la main
Votre moitié n’est pas avec vous, Roberto ?
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Miss Maryl est retournée à Maison-Du-Bois Doré. Elle sera ravie d’apprendre que vous êtes dans le coin.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, se déplace dans la pièce avec sa tasse de thé à la main
Mes hommages à Madame ! Et maintenant, vous pouvez disposer.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Pourquoi voulez-vous que je parte ? Je me plais bien ici.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
A votre avis, Roberto, pourquoi me suis-je enfui l’autre jour de Chenonceau juste après votre arrivé ?... c’était pour ne plus voir votre tronche !
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Nous y voilà ! J’ai effectivement remarqué que vous preniez des distances avec vos amis depuis l’hiver dernier.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, se déplace dans la pièce avec sa tasse de thé à la main
Vous êtes la deuxième personne qui me gonfle les nerfs, cet après-midi.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Vraiment ? Vous allez me faire pleurer.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, se déplace dans la pièce avec sa tasse de thé à la main
Il y a une heure environ, j’ai chassé d’ici Monsieur Sylvestre le facteur avec ma canne. Ne m’obligez pas à faire la même chose avec vous. Ce serait tellement dommage de se quitter sur une mauvaise note, vous ne pensez pas ?!
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Monsieur Sylvestre est à Montpellier ! Nous allons de surprise en surprise !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Ce dingo est à la recherche d’un objet précieux et s’est mis dans la tête que c’est moi qui l’avais. Je suppose que vous êtes venu chercher la même chose que lui ? Je vous préviens, j’ai les poches vides.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Je suis venu à la Mezzanine pour écrire le chapitre 9 de mes mémoires.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Vous êtes encore jeune pour écrire vos mémoires.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
J’ai commencé à me plonger dans l’écriture il y a trois jours environ.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Et c’est ici que vous avez trouvez le silence pour écrire.
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Parfois, le silence est un mal nécessaire.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron, se dirige vers la sortie
Qu’à cela ne tienne !… je ne vais pas vous déranger plus longtemps.
MISTER LOÏC, surgit au même moment
Où allez-vous comme ça, Monsieur le Comte ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Votre maison ne veut plus de moi.
MISTER LOÏC, l’entraine dans le salon
A votre place, j’irai plutôt me cacher.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
J’ai autre chose à faire qu’à jouer à cache-cache, jeune homme… j’ai un train à prendre à 20 heures.
MISTER LOÏC, l’entraine dans le salon
Il est 21 heures à Paris et 20 heures à Londres. Autrement dit, Monsieur le Comte a loupé son train.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Vous me prenez pour un dingo, c’est bien ça ?
MISTER LOÏC, l’entraine dans le salon
Je n’en doute pas, Monsieur le comte.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Comment ça, vous n’en doutez pas ?
MISTER LOÏC, désigne le peignoir avec l’index
Monsieur le comte porte de ravissants oripeaux sur lui.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Oripeaux, dites-vous !... Oripeaux ! (Il remet sa canne à Mister Loïc) Espèce d’andouille ! Vous n’avez pas idée de ce que ça représente pour moi ! (Puis il se dandine dans tous les sens) Figurez-vous qu’il s’agit-là d’une pièce de collection rarissime acheté à un prix d’or lors d’une vente aux enchères à Memphis Unites State et ayant appartenu au « King » ! Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer… mais que voulez-vous, à l’idée de savoir que le « king » a sué de toutes ses entrailles sous ce peignoir, cela me donne du « Peps » pour affronter la vie et les combat de chaque jour.
MISTER LOÏC, lui remet sa canne
Of course, Majesté, of course ! Seulement voilà !… c’est autre chose qui m’inquiète, voyez-vous… c’est-à-dire que… un détective est à votre recherche….
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Je suis très demandé par mon fan Club, aujourd’hui. Quelle chance !
MISTER LOÏC, l’entraine dans le salon
Je tiens tout de même à vous prévenir que Madame Flémentine Cossard de la Farnienterie a la réputation d’employer des moyens illégaux pour attraper les criminelles. A votre place, je me ferai très discret.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Et voilà que Sylvestre et Roberto me collent un détective aux fesses à présent !
ROBERTO (Chapeau noir sur la tête)
Je n’ai rien à voir dans cette histoire, Monsieur le Comte.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, sa canne à la main, toujours vêtu de son peignoir marron
Et mon œil ?
MISTER LOÏC, l’entraine jusqu’à la mezzanine
J’entends quelqu’un venir ! Allez-vous cacher immédiatement, Monsieur le Comte !
FIN DE LA SCENE 7
ACTE 1 / SCENE 8
ROBERTO, MISTER LOÏC, SYLVESTRE (accent du midi, sac à dos, casquette jaune, une bouteille de rosée à la main), DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE (vêtue d’une robe de chambre rose, un sifflet en pendentif et une bouteille de rosée dans une poche), MADEMOISELLE COLOMBE, MONSIEUR LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Le Comte est placé sur la mezzanine…
Roberto se saisit d’une bande dessinée et s’affale sur un fauteuil qui est caché par un porte-manteau…
Mister Loïc se dirige vers le bar, se saisit d’un plateau qu’il maintient en équilibre sur sa tête et danse…
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE (Vêtue d’une robe de chambre rose, un sifflet en pendentif), surgit en menaçant Sylvestre avec un concombre
Avance, Dingo !
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, une bouteille de rosée dans une main (Champinelle)
Je vous le jure, Madame le détective… je vous le jure sur la tête de Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais que je n’avais pas l’intention de chourer votre bouteille de Champinelle… je voulais juste me rincer le gosier…
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE (Vêtue d’une robe de chambre rose, un sifflet en pendentif), menace Sylvestre avec un concombre
Ferme-la et avance !
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, une bouteille de rosée dans une main (Champinelle)
Je vous jure que c’est un malentendu !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE (Vêtue d’une robe de chambre rose, un sifflet en pendentif), le pousse dans un coin avec le concombre
Tu vas gentiment te mettre au coin en attendant que je vérifie ton identité, ok ?
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, une bouteille de rosée dans une main (Champinelle), placé au coin
Peuchère ! On ne va quand même pas se bouffer le nez pour une bouteille à moitié pleine.
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, le concombre à la main, siffle
Ne bouge pas ! C’est un ordre !
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, une bouteille de rosée dans une main (Champinelle), placé au coin
Tranquille !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, le sifflet à la bouche, le concombre à la main, lui reprend la bouteille
Je me saisis de la pièce à conviction… Gare à toi si tu bouges !
Puis elle range la bouteille dans une poche et dépose le concombre sur le bar…
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, danse, se saisit du concombre qu’il contemple
Je me disais bien qu’il manquait un concombre à la cuisine.
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), sort le carton rose de sa poche qu’elle place sous son nez
Détective Flémentine Cossard de la Farnienterie ! Je me réveille à l’instant. (Elle baille)
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, danse, le concombre à la main
C’est cool !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), range son carton rose dans une poche
Vous savez ce qui m’amène ici en dehors du fait que je viens de coincer ce Dingo qui, profitant que je faisais ma sieste sous la fenêtre de votre cuisine, m’a volé ma bouteille de rosée… (Elle baille)
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, placé au coin
Empruntée !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche), siffle
Silence !
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, se sert du concombre pour chanter à haute voix
« Mais que faisait Madame le détective sous la fenêtre de ma cuisine ? »
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche)
Votre double ne vous a rien raconté ?
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, se sert du concombre pour chanter à haute voix à la manière d’un chanteur d’opérette
« Le Doc m’a juste parlé de la recette des Chapati à base de farine ! »
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche)
Un clandestin se cache chez vous. Tôt ou tard, je finirai bien par lui mettre la main au collet. (Elle baille)
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, se sert du concombre pour chanter à haute voix à la manière d’un chanteur d’opérette
« Madame le détective a-t-elle aussi dérobé toutes mes clémentines ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche)
Si vous cherchez à faire diversion, je vous préviens…
MISTER LOÏC, placé derrière le bar, le plateau en équilibre sur sa tête, se sert du concombre pour chanter à haute voix à la manière d’un chanteur d’opérette
« Certains fruits délicieux ont soudainement disparu de la cantine ! »
Mister Loïc dépose le concombre et le plateau sur la table...
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche)
Que me chantez-vous là ? J’ai seulement pris le concombre pour molester ce dingo.
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, placé au coin
Dingo toi-même !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose (une bouteille de rosée dépasse de sa poche)
Ne complique pas ton cas, s’il te plait ! (Elle baille) Je suis suffisamment fatiguée comme ça ! (Elle baille)
MISTER LOÏC, chante
« Un petit café colombien va vous requinquer, Dear Flémentine ? »
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, s’assoit un tabouret du bar
Désolé, je ne bois pas d’excitants avant de dormir… (Elle baille)
MISTER LOÏC, lui tend la tasse de café en chantant
« Cet extraordinaire café a le pouvoir de calmer vos insomnies ! »
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, vêtue d’une robe de chambre rose, baille
J’ai le remède qu’il me faut… (Elle s’endort sur place)
FIN DE LA SCENE 8
ACTE 1 / SCENE 9
ROBERTO, MISTER LOÏC, SYLVESTRE (accent du midi, sac à dos, casquette jaune, une bouteille de rosée à la main), DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE (vêtue d’une robe de chambre rose, un sifflet en pendentif et une bouteille de rosée dans une poche), MADEMOISELLE COLOMBE, MONSIEUR LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, DOCTEUR BRUNO
MADEMOISELLE COLOMBE, rentre rapidement dans le salon, les poings serrés
Cette fois-ci, tu ne m’échapperas pas, Mister Loïc ! J’ai quelque chose d’important à te demander.
MISTER LOÏC, chante
« Tu sais bien que je suis occupé, ma douce et tendre colombine ! (Il rentre dans la cuisine rapidement)
MADEMOISELLE COLOMBE, les poings serrés
Tu es tout le temps occupé.
SYLVESTRE (Accent du midi), les bras levés, placé au coin, se retourne
Ça par exemple ! Ne me dites pas que c’est Mademoiselle Colombe ? Comme on se retrouve, ma jolie !
MADEMOISELLE COLOMBE
Ce n’est pas le moment, mon petit monsieur… je suis occupée.
SYLVESTRE (Accent du midi), baisse les bras
La vie est belle, ma petite dame ?
MADEMOISELLE COLOMBE
Ça pourrait aller mieux.
SYLVESTRE (Accent du midi), se saisit délicatement de la bouteille qui se trouve dans la poche du détective
Vous n’avez pas l’air d’être dans votre assiette !?
MADEMOISELLE COLOMBE
Mais il y a de quoi, Monsieur Sylvestre ! Mon mec m’a largué pour une autre fille comme une vulgaire chaussette.
SYLVESTRE (Accent du midi), débouche la bouteille et en boit une gorgée
Pauvrette !
MADEMOISELLE COLOMBE, lui plonge dans les bras
Sauvez-moi, Monsieur Sylvestre !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, la colombe dans les bras
Ce n’est pas marqué « couillon » sur mon front !
ROBERTO, sursaute de son fauteuil, le livre à la main
Monsieur Sylvestre !
MADEMOISELLE COLOMBE, dans les bras de Sylvestre
Un bon chevalier se porte toujours au secours d’une dame.
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, la colombe dans les bras
Il est vrai qu’à mon époque, les garçons se comportaient en vrai gentleman.
ROBERTO, dépose le livre sur la table basse et se lève de son fauteuil
Monsieur Sylvestre ! Est-ce bien vous ?
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, la colombe dans les bras
Qui d’autre ?
ROBERTO, se déplace jusqu’à lui
C’était donc vrai !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, la colombe dans les bras
Ça par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Monsieur Roberto ?
ROBERTO, se déplace jusqu’à lui
Quelle joie de vous retrouver en terre connue, mon vieux !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, la colombe dans les bras
Dites donc, ça fait une paye que je vous cherche partout ! L’autre jour, au bord de la Loire, vous auriez pu m’avertir de votre départ pour Montpellier… Allez, venez ici que je vous embrasse ! (Il repousse la colombe qui tombe à terre et tend les bras à Roberto)
ROBERTO, prend Sylvestre dans ses bras
Vous n’avez pas changé, facteur !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, avec Roberto dans ses bras
Je vis, j’aime et j’existe ! A propos, figurez-vous que j’ai retrouvé la trace de l’autre zèbre cet après-midi…
ROBERTO, se déplace jusqu’à lui
Où voulez-vous en venir, Sylvestre ? Je ne vous suis pas très bien ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, qui dort sur le tabouret, siffle
J’ai dit : « au coin, Monsieur Sylvestre ! »
SYLVESTRE (Accent du midi), va se placer au coin, la bouteille dans une main
A vos ordres, Madame le détective !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, qui dort sur le tabouret, siffle
Je ne veux plus vous entendre jusqu’à mon réveil, ok ?
SYLVESTRE (Accent du midi), va se placer au coin, la bouteille dans une main
Laissez-moi partir… je vous jure sur la tête de Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais que je n’y suis pour rien.
MADEMOISELLE COLOMBE, plonge dans les bras de Sylvestre
Help me, please !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, descend l’escalier de la mezzanine avec sa canne
Si vous continuez de jurer sur ma tête, je vous arrache l’oreille, Monsieur Sylvestre !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, repousse la colombe qui tombe à terre
Pousse-toi de mon passage, petite, j’ai un compte à régler avec sa Majesté le « King » ! (Il s’approche du Comte)
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Je vois que Monsieur le dingo ne peut se passer de ses compagnons d’armes.
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main
Tu me traites encore une fois de dingo et je te mords le nez !
ROBERTO
Je rappelle à Monsieur le Comte que nous sommes dans un lieu public.
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, repousse délicatement avec sa canne
Je ne crois pas vous avoir demandé l’heure qu’il est, Roberto. C’est à ce dingo que je m’adresse. (Il désigne Sylvestre avec sa canne) En joug !
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, bondit autour du Comte qui lui pointe sa canne
Je suis un dingo, moi ? Je suis un dingo, moi ? Je suis un dingo, moi ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, pointe sa canne
Vous allez faire une attaque, Sylvestre ! Rentrez chez vous ! De toute façon, vous perdez votre temps… je n’ai pas ce que vous cherchez.
SYLVESTRE (Accent du midi), la bouteille à la main, bondit autour du Comte qui lui pointe sa canne
Je vais te mordre le nez ! Je vais te mordre le nez ! Je vais te mordre le nez !
MADEMOISELLE COLOMBE, se pend au cou du Comte
Help me, please, Majesté !
ROBERTO, s’approche du Comte
Mille excuses de devoir vous déranger, Majesté… seulement, je tiens à vous avertir que Madame Flémentine Cossard de la Farnienterie se trouve dans les parages…
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, la colombe pendue à son cou, sa canne pointée sur Sylvestre qui s’agite en face de lui tel un boxeur sur le ring qui marmonne entre ses dents
Trois doigts coupe-faim !
ROBERTO
Quoi donc ?
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, la colombe pendue à son cou, la canne pointée sur Sylvestre qui s’agite en face de lui tel un boxeur sur le ring qui marmonne entre ses dents
Madame porte un nom louche, vous ne trouvez pas ?
MADEMOISELLE COLOMBE, pendue au cou du Comte
Help me, please ! Please ! Please !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, repousse la Colombe qui tombe à terre
Mais enfin, ma fille, tu ne peux pas parler en français comme tout le monde !
Sylvestre dépose la bouteille sur le bar et s’agite dans le salon comme un boxeur sur le ring tout en marmonnant entre ses dents…
ROBERTO, entraîne le Comte vers les Water Zen Closet
Il serait souhaitable que Sa majesté aille rapidement se planquer dans les Water Zen Closet…
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
Vous m’épatez de plus en plus, mon cher Roberto !
ROBERTO, ouvre la porte des Water Zen Closet
Je prends soin de vous, Majesté !
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, hurle
Je ne veux pas rentrer dans les toilettes ! Par pitié !
ROBERTO, ouvre la porte des Water Zen Closet
Clémentine va se réveiller, Monsieur le Comte, et si Clémentine se réveille…
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, hurle
Que Madame Clémentine Cossard de la Farnienterie se déniche un autre salon de thé si je la dérange !
ROBERTO, pousse le Comte dans les Water Zen Closet
Vous allez nous faire remarquer, Monsieur le Comte. (Il referme la porte)
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, hurle à l’intérieur des Water Zen Closet
J’ai encore le droit de respirer où bon me semble que je sache !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, assis sur le réveil en sifflant
Que se passe-t-il ? C’est quoi ce bazar ?
Roberto s’enfuit sur la mezzanine…
MONSIEUR SYLVESTRE, s’agite dans le salon comme un boxeur sur le ring tout en marmonnant entre ses dents
Je vais lui manger le nez ! Je vais lui manger le nez ! Je vais lui manger le nez !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, siffle
Qu’est-ce que j’ai dit tout à l’heure, Sylvestre ?
MONSIEUR SYLVESTRE
Que je devais rester au coin ! Que je devais rester au coin ! Que je devais rester au coin !
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, s’approche de Sylvestre
Mais vous ne m’avez pas écouté. (Elle tire l’oreille de Sylvestre) Suivez-moi !
MONSIEUR SYLVESTRE
Où m’emmenez-vous, Madame Clémentine ?
DETECTIVE FLEMENTINE COSSARD DE LA FARNIENTERIE, l’entraîne dehors par l’oreille
Au commissariat le plus proche ! Pour une vérification d’identité !
VIDEO
DOCTEUR BRUNO, sort de la cuisine
Mais que fais-tu sur le sol, ma jolie colombe ? Mister Loïc n’est pas là ?
MADEMOISELLE COLOMBE, se relève et se dirige vers le bar
Je ne veux plus jamais entendre parler de lui.
DOCTEUR BRUNO, se saisit du concombre
Quelque chose d’anormal s’est passée en mon absence ?
MADEMOISELLE COLOMBE, se saisit de la bouteille sur le bar
La vengeance est un plat qui se mange froid !
DOCTEUR BRUNO, agite le concombre dans sa main
En parlant de froid, sais-tu si Mister Loïc a préparé la soupe de concombre ?
Mademoiselle Colombe quitte les lieux avec la bouteille…
FIN DE LA SCENE 9
FIN DE L’ACTE 1
FIN DE L'EPISODE 78
(c)
emilien
casali
- Créé à l'aide de Populus .
Modifié en dernier lieu le 22.06.2024
- Déjà 3267 visites sur ce site!